Durant la fête des Mères, j’ai eu une pensée pour toutes les mamans qui se sont faites discrètes en cette journée, celles qu’on oublie souvent de souligner, qu’on invisibilise parfois, et qui ont un rôle ingrat.
Je parle bien sûr de ces belles-mamans qui chérissent de tout cœur les enfants qu’elles n’ont pas mis au monde. Célébrons-les en leur donnant de l’amour à notre tour.
Il y a quelques mois, durant la campagne présidentielle états-unienne, la droite conservatrice avait dénigré Kamala Harris sur le fait qu’elle n’ait pas eu d’enfant biologique.
Des attaques rétrogrades et sexistes qui affirmaient que, puisqu’elle n’était pas mère, elle n’avait « rien pour la garder humble », rabaissant au passage son rôle de parent auprès des enfants de son conjoint.
Et pourtant, parmi les images marquantes de cette campagne, j’ai eu un coup de cœur pour les moments où elle se présentait sur scène avec ses beaux-enfants, qui la surnomment « Mamala » affectueusement.
J’ai été d’autant plus impressionné de voir Kerstin Emhoff, la mère des enfants, prendre la défense de Harris en insistant sur son importance en tant que coparent, en la décrivant comme "aimante, bienveillante, farouchement protectrice et toujours présente" pour les enfants.
Quel vent de fraîcheur ! Pour une fois, on nous présentait un modèle sain d’une famille recomposée sortant des dogmes traditionnels de la parentalité.
Une famille moderne, comme on en trouve de plus en plus, qui opère en collaboration, qui insère de l’amour sans substituer ni antagoniser.
J’ai toujours trouvé émouvantes les relations de belle-parentalité qui parviennent à s’épanouir. Il y a quelque chose de touchant dans cet amour graduel, rarement acquis, qui grandit à force de s’apprivoiser. Un lien parental, pas de sang, mais d’amour, qui va parfois bien au-delà du lien de couple unissant les deux conjoints.
Encore aujourd’hui, les belles-mamans occupent un rôle peu reconnu et apprécié dans notre conception « traditionnelle » de la famille. Elles sont souvent tassées, négligées dans leur rôle de parent.
Elles se font parfois discrètes pour ne pas faire de l’ombre à la mère biologique. Elles se questionnent sur la place qu’elles peuvent prendre et quand prendre leur place.
Dans les histoires et les fictions racontées, l’image de la belle-mère méchante et jalouse nous biaise encore les esprits.
Aujourd’hui, je veux rendre hommage à toutes les Mamala. À toutes les figures maternelles qui aiment sincèrement leurs enfants et qui enjolivent leurs vies. Car oui, vous êtes aussi des mamans. Et chaque année, à la fête des Mères, je vous célébrerai aussi.
Je ne peux boucler ce billet sans mentionner ma propre belle-mère avec qui j’ai vécu mon adolescence. En raison des conventions et des rigidités culturelles qui régnaient dans notre communauté, notre relation n’a pas toujours été aussi idéale et sincère comme je l’aurais souhaité.
Je ne t’ai jamais appelé « maman ». Je ne sais toujours pas comment bien t’appeler. Mais tu as été une mère. C’est ce que je retiendrai. Et je te considérerai toujours comme telle.